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À GENNEVILLIERS, LA MOBILITÉ À GRANDE ENJAMBÉE

La passerelle et ses quatre mètres de large autorisent une circulation mixte piétons / vélos. CD92/Olivier Ravoire

Inaugurée le 4 mai, la passerelle des Louvresses prolonge au-dessus de l’A86 une liaison verte sécurisée reliant, en limite du parc départemental des Chanteraines, un bassin d’emploi au RER C et au T1.

Longue de 70 mètres, elle étire ses croisillons dans un paysage urbain autrefois fracturé. Assurant la jonction entre deux rives de l’A86, cette passerelle en treillis, posée en mars 2023, est la pierre d’achoppement d’un chantier de plus vaste ampleur : le prolongement sur 850 mètres de la liaison verte des Louvresses, qui s’élance désormais sur 1,9 kilomètre jusqu’à la Seine. « Cet aménagement est né du diagnostic d’enclavement de la Zac des Louvresses, précise Thierry Dussautoir, de la direction des Mobilités du Département. Plusieurs actions ont donc été menées, dont l’installation de cette passerelle, qui vient rapprocher le parc tertiaire des transports publics. » Sont concernés le RER C et le tramway T1, dont l’accès ainsi facilité, avenue du Général-de-Gaulle, croise à proximité immédiate la nouvelle RD 911 (voir encadré). Ainsi, en tirant profit de deux tronçons de promenade qu’elle vient réunifier, la superstructure en résille de fer lève les discontinuités de circulation au départ et à l’arrivée d’un bassin d’emploi de 41 hectares, qui draine une importante population de salariés. 

Un maillage d’espaces verts

Jusqu’ici contraints d’opter pour une navette mise à leur disposition, ces Alto-Séquanais sont aujourd’hui libres d’emprunter ce nouveau tracé clarifié et apaisé, pour lequel le Département a investi 7,6 M. Celui-ci descend vers le Sud, en lisière Est des voies de la SNCF, droit sur la gare de Gennevilliers. Mais son inauguration, mardi 30 avril, a marqué d’un coup d’envoi son ouverture à l’ensemble des publics. Car en établissant un cheminement mixte piétons-vélos, tant végétalisé qu’adapté aux personnes handicapées, cette nouvelle promenade a des atouts susceptibles d’attirer les flâneurs et les joggeurs. « Ces aménagements réalisés par le Département servent en premier lieu les employés du parc tertiaire comme les “vélotaffeurs”, explique Thierry Dussautoir. Mais ils sont aussi utiles aux habitants et visiteurs, car ils permettent de desservir le parc départemental des Chanteraines », qu’il longe sur son flanc Ouest. À la croisée de son Plan vélo et de son Schéma des Parcours Buissonniers, cet axe localement structurant vient donc cocher deux marqueurs forts de la politique de la collectivité : l’attractivité économique et le développement durable. À ce titre, un ensemble d’essences indigènes, résistantes aux variations d’exposition du soleil, a été choisi pour donner vie à cette « lanière » balisée de lampadaires, rendant sa traversée envisageable de jour comme de nuit. 

Cette promenade a des atouts susceptibles d’attirer les flâneurs et les joggeurs

Une zone de pique-nique

En pente forte, les accès Nord et Sud vers la passerelle laissaient peu de place pour des plantations. Ils ont tout de même fait l’objet d’une réflexion paysagère : des massifs arbustifs et de plantes vivaces colorées couvrent ainsi les sols et y assurent une double fonction d’accompagnement du promeneur et d’enracinement des remblais. Entre ces portes d’entrée, le terrain acquis par le Département alterne lisières sèches et humides, espaces ombragés et ensoleillés. Cette multiplication des ambiances a permis de concevoir une balade qui s’organise autour d’une enfilade de compositions végétales. Au Nord de la passerelle, son caractère champêtre s’est vu renforcé par l’ensemencement d’une vaste prairie de 2 400 m², bordée de haies bocagères et piquetée de peupliers blancs, merisiers, tilleuls à petites feuilles, noisetiers, aubépines, lilas, cornouillers… À l’ombre de ce bosquet, s’étend donc une clairière propice aux pique-niques. La friche arrière, adossée au talus de l’emprise des voies de chemin de fer, reste en revanche inaccessible au public. À peine plus vaste, avec ses 2 500 m², cette zone naturelle sanctuarisée est accueillante autant pour les usagers que pour la faune environnante. À l’arrivée, cet entrecroisement d’ambiances et de changements d’échelle ajoutent à la diversité des lieux. Élargi d’un mètre, le passage sombre préexistant a ainsi laissé place à une longue respiration traversée de lumière. Pas moins de deux ans et demi de travaux auront été nécessaires à la réalisation de ce geste paysager, imbriqué dans le volet « mobilité » de ce projet global. Deux faces d’une même pièce, celle des Louvresses.

Nicolas Gomont

La RD 911 transformée

Échelonnée dans le temps, la requalification de la RD 911 est arrivée à son terme. La deuxième phase de ce chantier porté par le Département s’est concentrée entre l’allée des Barbanniers et le boulevard Decquevauvilliers. En lien avec le Plan vélo départemental, elle a été complétée par l’aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle sur l’avenue Charles-de-Gaulle jusqu’à la RD 998, puis sur l’avenue du Maréchal-Leclerc jusqu’au tramway T1. Ces liaisons permettant de relier la ZAC au centre-ville de Villeneuve-la-Garenne. 

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