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À PARIS-NANTERRE, LES ÉTUDIANTS SE PRENNENT AUX JEUX

CD92/Olivier Ravoire

Du 18 au 20 novembre dernier, à l’initiative du Département et de l’université, des étudiants ont uni leurs forces le temps d’un hackathon et proposé des initiatives inédites pour inscrire les Jeux de Paris 2024 dans un modèle durable.

Dans une salle de classe, des étudiants s’attablent. D’étonnants amas de Lego jonchent les espaces de travail. Ces petites briques de couleurs vives, d’ordinaire dévolues au divertissement des enfants, ne sont pas ici des objets de fantaisie. Ces jeux de construction témoignent de « l’esprit start-up » qui s’est emparé de l’université Paris-Nanterre les 18, 19 et 20 novembre derniers.

À cette période de l’année, la faculté accueille, comme depuis trois ans, un rendez-vous de l’innovation, en lien direct avec les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques : le Hackathon Paris 2024. Cet exercice aux vertus « professionnalisantes » fédère plusieurs groupes d’élèves, souvent détenteurs du statut « d’étudiant-entrepreneur ». Tous sont réunis pour élaborer des projets novateurs, ayant vocation à rendre cet événement sportif planétaire « plus populaire et inclusif ». « Ces Lego peuvent sembler farfelus, s’amuse Florence Cazenove, l’organisatrice. On les emploie dans le cadre d’un exercice d’association d’idées, révélateur de l’efficacité d’un groupe de travail. Chaque participant construit le morceau d’un ensemble plus vaste. Au moment de la réunion des pièces, on peut constater aisément si la communication, la cohésion d’équipe et la répartition des rôles ont été au rendez-vous ».

Les Lego sont employés dans le cadre d’un exercice de cohésion d’équipe.© CD92/Julia Brechler
Étudiants et coachs commentent les projets résumés sur le mur.© CD92/Julia Brechler

Projets viables et durables

L’occasion pour les participants de donner progressivement de la consistance à des idées balbutiantes, en accordant à chaque monticule de plastique un caractère métaphorique. Toute nouvelle intrication devient l’analogie d’un ajout à leur projet, qu’il s’agisse de la problématique posée, de la solution apportée, de la concurrence existante ou du mode de financement.

Réduire l’impact environnemental des touristes, valoriser le handisport…  Les pistes de travail sont multiples. Des intervenants extérieurs les assistent tout au long du processus d’élaboration, leur apportent des connaissances théoriques, partagent leur expérience et – parfois –  tempèrent des ambitions utopiques. L’objectif poursuivi est d’affiner un plan d’action à la fois réalisable et rentable, à même de perdurer au-delà des Jeux de Paris 2024. « J’ai imaginé le projet Poséidon, explique Orphée, 22 ans, décidé à traiter une problématique de santé et d’écologie. Il consiste à disperser, à proximité des stations de métro, des fontaines à eau construites en plastique recyclé. Leur design sera confié à des étudiants en école d’art, pour les rendre le plus identifiable possible ».

L’objectif poursuivi est d’affiner un plan d’action à à même de perdurer au-delà des Jeux.

Une récompense à la clé

Ces installations sont une réponse à un éventuel pic de canicule, qui offre en sus une alternative aux bouteilles d’eau en plastique. À l’image du jeune homme, chaque groupe a dû présenter, à l’issue de son travail, ses réflexions devant un jury composé de représentants de l’université et de membres du Département et de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hauts-de-Seine, partenaires de l’événement.

S’inscrivant parfaitement dans les attendus de l’exercice, le « projet Poséidon » s’est vu décerner le premier prix, synonyme pour Orphée d’une place offerte au sein de l’incubateur de Paris La Défense. Un espace privilégié, idéal pour l’approfondissement de son projet entrepreneurial, grâce au réseau exceptionnel d’entreprises du quartier d’affaires.

Motivé par la protection des espaces verts et soucieux de limiter les déchets produits pendant la compétition, un duo d’étudiants a de son côté remporté le Prix CCI 92. « Tous deux vont être soutenus pendant 3 à 4 mois par l’institution, explique Florence Cazeneuve. Ils pourront suivre un programme d’accompagnement sur la comptabilité, le marketing, le réseautage… C’est une chance extraordinaire, qui leur permettra d’arriver dans la vie active avec de l’expérience professionnelle. » De quoi tirer son épingle des Jeux.

Nicolas Gomont

 
 
 
 

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