Posté dans Solidarité

Un bus pour rompre l’isolement

CD92/Olivier Ravoire

Dispositif itinérant destiné aux femmes isolées et vulnérables, le bus « santé femmes » vient enrichir la palette d’action sociale interdépartementale.

Aller à la rencontre des femmes les plus vulnérables plutôt que d’attendre qu’elles fassent le premier pas. Lancé par l’Institut des Hauts-de-Seine, avec l’appui des Départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines, le bus « santé des femmes » part d’un constat : « Dans les cités mais aussi dans les campagnes, des femmes de tous âges et de tous milieux, célibataires, à la tête de familles monoparentales, veuves divorcées, âgées ou même qui vivent dans le confort apparent du couple, ne peuvent ou n’osent pas toujours frapper à la porte des structures d’accueil habituelles », souligne Bénédicte de Kerprigent, directrice générale de l’Institut des Hauts-de-Seine. 

Pour les besoins de ce projet, un ancien bus RATP a été transformé en espace accueillant et protégé permettant une prise de contact à but préventif, sanitaire, social, juridique ou psychologique. Les femmes sont accueillies par une équipe pluridisciplinaire : infirmière, médecin, chargé de prévention, psychologue, auxquels s’ajoutent aussi un officier de police et un avocat. « Beaucoup de personnes en souffrance n’osent pas pousser notre porte, ni même aller vers les points d’accès aux droits. Avec ce bus, celles qui viennent d’abord pour un problème de santé pourront aussi si besoin s’adresser à un avocat, notamment au sujet des violences faites aux femmes », espère Vincent Maurel, bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine, associé au projet. Le bus, conduit par des chauffeurs femmes de la RATP, a effectué ses premières tournées en fin d’année à Clichy, Antony, Rambouillet et Conflans-Sainte-Honorine. En 2020, soixante-douze interventions sont déjà programmées dans quatorze communes volontaires, en zone dense mais aussi hors agglomération. « Pour nos communes rurales qui étaient déjà familiarisées avec l’itinérance avec le bus protection maternelle et infantile, le bus santé des femmes est un nouvel outil », se félicite Pauline Winocour-Lefèvre, conseillère départementale des Yvelines en charge des ruralités. « C’est un premier soutien, une première réponse, en complément des dispositifs existants et un bel exemple de ce que le 92 et le 78 sont capables de faire ensemble, avec leurs partenaires, pour les plus vulnérables », salue Patrick Devedjian. En plus des deux Départements, ce projet associe en effet la Région, la RATP, l’ordre des médecins des Hauts-de-Seine et les barreaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines. En fonction des résultats de cette première expérience, une flotte de plusieurs bus pourrait être développée. 

P.V. 
hauts-de-seine.fr

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