CD92/Willy Labre
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À Sceaux, une esquisse du musée du Grand Siècle

Jusqu’à fin 2025, le Petit Château du Domaine départemental de Sceaux sera la vitrine du futur musée du Grand Siècle avant son ouverture à Saint-Cloud. Des œuvres issues de la donation Rosenberg ou acquises par le Département, y sont exposées.

L’intérieur du Petit Château, ancien hôtel particulier édifié en 1661, a été réaménagé de fond en comble pour l’occasion. Deux ans après l’annonce d’un musée du Grand Siècle à Saint-Cloud, un an après la signature de la donation Rosenberg qui en sera le socle, ce « pavillon de préfiguration » offre un premier aperçu du futur établissement : « Ce fut le dernier grand projet de Patrick Devedjian qu’il nous appartient de mener à son terme, rappelle Georges Siffredi. D’ici l’ouverture, ce pavillon nous permet d’exposer non seulement la donation Rosenberg mais aussi les nouvelles acquisitions du Département. »

Des œuvres qui sont valorisées au fil de trois salles thématiques : dans la salle Richelieu, le visiteur découvre ainsi un cabinet en ébène, abritant un théâtre miniature, des tableaux, tels cette Rixe de Lallemant ou cette scène religieuse de Corneille l’Ancien ou encore des décors, comme ce plafond commandé par Fouquet à Le Brun pour Vaux-le-Vicomte… Un mélange des arts et des genres que l’on retrouvera à la caserne Sully, à Saint-Cloud : « On ne veut pas dissocier les disciplines, ni casser les liens entre elles, explique Alexandre Gady, directeur de la mission de préfiguration. Nous nous sommes basés, pour les acquisitions, sur ce que ces œuvres disent de leur époque mais aussi sur leur complémentarité avec la donation Rosenberg : il manquait des sculptures, alors qu’il y a eu de grands sculpteurs au XVIIe siècle, du mobilier, des objets d’art, des toiles de très grand format, des portraits… »

Dans les deux dernières salles sont présentées par roulement des œuvres de la donation Rosenberg ou d’autres collections privées.

© CD92/Willy Labre
© CD92/Willy Labre

Expositions temporaires

Devant l’exposition inaugurale, présentée jusqu’au 24 décembre avant une fermeture jusqu’au printemps, l’ancien président-directeur du Louvre confie voir désormais ces chefs-d’œuvre avec l’œil, non plus du « collectionneur » mais du « conservateur ». « Ça a fait des trous chez moi. Heureusement, j’ai quelques tableaux en réserve qui me permettront de les boucher provisoirement », ajoute-t-il avec humour. La salle des arts graphiques abrite ainsi, outre un Poussin et des sculptures en bronze, dix belles feuilles d’artistes français et italiens tandis que dans la seconde salle, l’accrochage dense et éclectique transporte dans l’ambiance intimiste du cabinet de collectionneur. Jusqu’en décembre, est aussi proposé un cycle de conférences sur le thème « Nouveaux regards sur le Grand Siècle ».

Enfin le pavillon accueille l’équipe de la mission de préfiguration chargée de concevoir le projet scientifique et culturel, de constituer les collections et de suivre le chantier de la caserne Sully.  « Tous les grands musées sont passés par cette étape de préfiguration. Il faut commencer à préparer le public mais aussi les mécènes au fait que nous allons apparaître dans le paysage, explique Alexandre Gady. Il y aussi une volonté de se mettre à l’écoute des visiteurs pour faire évoluer le projet. » En partant, ceux-ci pourront laisser leurs appréciations sur un « livre d’or numérique ». 

Pauline Vinatier
museedugrandsiecle.hauts-de-seine.fr

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