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Le sport en mouvement

Sports en Seine, une exposition thématique de photographies grand format dans les parcs départementaux de Sceaux et des Chanteraines à Villeneuve-la-Garenne, célèbre jusqu’au 20 décembre les Hauts-de-Seine et ses champions.

En 37 photos, réparties entre des moments fondateurs de la compétition et dix portraits de jeunes sportifs issus des clubs partenaires du Département, Sports en Seine, histoires de champions d’hier et de demain, croise les regards et multiplie les angles. Ainsi, la diversité des futurs champions, enthousiastes devant la perspective de vivre l’événement exceptionnel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, rencontre la mémoire en images – souvent d’une intensité exceptionnelle – des champions d’autrefois qui ont écrit la légende du sport moderne. Et Sports en Seine, c’est aussi la mise en scène intime et spectaculaire de la formule d’Élisée Reclus : « La géographie n’est autre chose que l’histoire dans l’espace, de même que l’histoire est la géographie dans le temps ». L’épanouissement du sport dans le département est une question de territoire – la Seine, les grands espaces des anciens domaines de l’Ouest parisien, les savoir-faire techniques des ateliers – et de volonté politique, laquelle accompagne la démocratisation d’une pratique, née anglaise et aristocratique à la fin du XIXe siècle, devenue fête populaire où se côtoient, dès l’entre-deux-guerres, la gâpette prolétaire, le chapeau de bon aloi et les habits du dimanche. Somme toute, le sport n’est autre chose que l’émanation de la société dans l’air du temps.

Photo : Emil Zátopek au Stade Yves-du-Manoir en 1954. © Presse Sports

Enceinte de légende

Le musée d’art et d’histoire de la ville de Colombes revient jusqu’au 19 octobre sur un siècle d’histoire internationale du sport au Stade départemental Yves-du-Manoir.

La vocation sportive de Colombes se révèle avec l’installation en 1910 du Racing Club de France, association fondée à la manière des clubs anglais par les lycéens parisiens de Condorcet à la fin du siècle précédent. Et c’est en 1922, déjà sous les couleurs ciel et blanc, que le Racing se propose d’y bâtir le futur Stade olympique Yves-du-Manoir. En utilisant les compétences de l’architecte et ancien joueur de rugby du club Louis Faure-Dujarric – celui du Parc des Princes et du court central de Roland-Garros – tout en profitant des atermoiements des autres lieux candidats, chipant ainsi la vedette à Paris la grande ville. Les Jeux Olympiques d’alors auraient pu s’appeler Colombes 1924, puisque l’essentiel s’y déroule : cérémonies, athlétisme, équitation, football, rugby… Colombes devient capitale mondiale du sport et son stade, sous la bannière du Racing, le grand stade national pendant cinquante ans, avant la rénovation du Parc des Princes ; son acquisition par le Département en 2002 lui ouvrant la piste pour les Olympiades de 2024. L’exposition Colombes, terre de champions, 1924-2024, c’est aussi l’histoire de la voltige au tremplin de la piscine olympique, de la patinoire terrain de glisse de Philippe Candeloro et Surya Bonaly puis désormais celle du hockey sur gazon.

Photo : © DR

Trophées de vainqueurs

Le sport est un domaine où règnent le risque, la pratique pas exactement contrôlable et le savoir-faire des acteurs. C’est aussi celui, qu’on pourrait croire très éloigné, de la Manufacture de Sèvres et tout particulièrement de la cuisson des pièces au grand feu dans les fours à bois réactivés lors d’événements exceptionnels. Sèvres olympique 1924-2024 est l’un de ceux-ci, qui fait l’objet d’une présentation au Musée national de la Céramique jusqu’au 23 septembre : le vase-trophée créé pour l’Olympiade de 1924 est accompagné de six nouveaux vases réalisés par six jeunes artistes de l’École des Beaux-Arts de Paris ; une soixantaine d’exemplaires en tout, à destination des médaillés d’or français des Jeux de Paris, sauf les six exposés qui rejoindront les collections du musée. « Une magnifique occasion, déclarait Alexia Fabre, directrice des Beaux-Arts, de lancer des ponts entre le monde du sport et le monde de la création. Ces jeunes gens, artistes et sportifs, partagent beaucoup de sujets et c’est très heureux de les avoir mis en relation, les uns regardés par les autres. »

Photo : © Milo Perennes

Mémoire d’équipes

Dans un département profondément marqué par l’histoire du sport, les Archives départementales ont de quoi faire fructifier la mémoire collective. Profitant de la belle saison des Jeux de Paris 2024, l’exposition Au stade, une histoire du sport dans les Hauts-de-Seine en illustre quatre grands chapitres chronologiques. D’abord La Naissance du sport dans les Hauts-de-Seine (1845-1924), les premiers hippodromes et vélodromes, les premières compétitions. Puis évidemment Colombes et les Jeux Olympiques de 1924 et l’avènement de Colombes, stade national (1924 à 1970) – lequel détenait le record d’affluence français avant la Coupe du Monde 1998 au Stade de France. La dernière partie, Les Hauts-de-Seine, territoire sportif (1970-2024) met en perspective l’actualité de la saison avec la démocratisation de la pratique, l’esprit de fête populaire, l’essor d’équipes et d’athlètes de très haut niveau grâce aux équipements et partenariats réalisés par le Département. Un ouvrage illustré accompagne l’exposition qui se tient aux Archives à Nanterre jusqu’au 31 octobre et en ligne sans date limite de consultation.

Photo : © Archives départementales des Hauts-de-Seine

À la Une !

Avec l’exposition Saint-Cloud, le sport à la Une ! (1880-1950), le musée des Avelines imagine une course de fond, à moins que ce ne soit un relais, autour des disciplines qui ont marqué Saint-Cloud. Le rugby et les championnats du monde de tennis au Stade français de la Faisanderie, les courses hippiques et cyclistes, le golf, le cross-country, l’aviron. Et le rapprochement du sport et de la littérature avec les photos de René-Jacques illustrant à distance Les Olympiques écrits dans l’élan poétique de Paris 1924 par Henry de Montherlant. L’exposition, visible jusqu’au 22 septembre, se double d’un affichage de photographies grand format dans l’espace public, dans dix lieux emblématiques : équipements sportifs, hippodrome, Domaine national…

Photo : © Roger Viollet

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