Posté dans panorama

Beethoven en immersion

Beethoven Wars, en création mondiale les 23, 25 et 26 mai à l’auditorium Patrick-Devedjian de La Seine Musicale, nous projette dans un univers de science-fiction inédit.

Qui aurait imaginé un jour la rencontre entre le répertoire de Beethoven, l’univers du space opera et les valeurs utopiques du manga ? Décollons vers ce concert spectacle sidéral : des œuvres de Beethoven – précisément Le Roi Stephan et Les Ruines d’Athènes, deux partitions composées pour le théâtre – sont interprétées en direct par Insula orchestra et le chœur Accentus, soit une centaine d’instrumentistes et de chanteurs sous la direction de Laurence Equilbey ; tandis qu’un dispositif immersif nous plonge au sein d’un espace panoramique, projeté sur un gigantesque écran incurvé de cinquante mètres de long… Nous y suivons les personnages, actualisés par l’esthétique du manga, dans leur combat pour la paix. « Il y a une aspiration vers la grandeur, tant du point de vue de l’orchestre que de l’atmosphère, souligne la directrice musicale. Ce sont des œuvres à messages. D’ailleurs, celui qui me touche le plus pourrait se résumer à : Vous avez beau détruire des temples et détruire des œuvres d’art, on en construira toujours d’autres, on en créera toujours d’autres. L’art ne mourra pas. » À la réalisation et la mise en scène, le cinéaste Antonin Baudry – réalisateur du film Le Chant du loup -, passionné de science-fiction et des rouages du monde, qui souligne l’actualité universelle du projet : « Le point de départ, c’est la question de la fabrication de la paix. À quoi ressemblerait, dans le monde d’aujourd’hui, un jeune sanguinaire qui deviendrait un homme de paix ? »

Photo : © DR

En mouvement

Le Paris Dance Project, démarche artistique et sociale fondée par Benjamin Millepied et Solenne du Haÿs Mascré, invite le public à mettre ses pas dans ceux des chorégraphes invités à célébrer La Ville dansée, le 8 juin.

La ville, pour ses habitants comme pour ses visiteurs, ce sont avant tout des histoires, intimes ou universelles, personnelles ou historiques. La Ville dansée est un travail chorégraphique dans l’espace public francilien : du matin au soir, de Meudon à Saint-Ouen en passant par Paris, dix chorégraphes ont travaillé leurs récits en mouvement, en fonction des histoires et de la symbolique des lieux. En spectateurs à la fois libres et nécessairement attachés à l’émotion qui émane de ces danses poétiques mêlées de voix et de chants, nous pouvons suivre la déambulation de lieu en lieu, sur quelques stations du parcours, ou bien choisir de nous intéresser à l’un d’entre qui résonne plus fort. Benjamin Millepied se souvient : « Quand je suis arrivé à Los Angeles, la compagnie L.A. Dance Project a participé à de nombreux projets dans la ville comme lieu de performance. On a fait un opéra à la gare, il y a eu des commandes chorégraphiques dans des maisons d’architectes, ça a nourri cette idée que tout le monde n’a pas la même expérience de la ville et qu’il était intéressant d’avoir d’autres regards. » À Meudon, c’est au Hangar Y que s’est consacré l’un des dix chorégraphes du projet, le Burkinabé Sadia Sanou, non pour nous raconter l’histoire des dirigeables, mais plutôt celle des Expositions universelles – le bâtiment métallique ayant été conçu par Henri de Dion comme salle des machines pour celle de 1878. Toutes les performances sont filmées et retransmises en direct, le Paris Dance Project préparant également une série de podcasts.

Photo : © DR

Art nourricier

Afin d’aller plus loin dans sa démarche d’attention aux enjeux sociaux et environnementaux, la Maison des arts de Malakoff s’est engagée dans une transition écologique, citoyenne et expérimentale. Désormais sous la dénomination de « Centre d’art contemporain de Malakoff – maison des arts + supérette », il répartit ses actions sur deux lieux, se définit sur un projet permanent pour les trois saisons à venir comme « un centre d’art nourricier ». Et programme un premier cycle temporaire : Éco-luttes, jusqu’au 20 juillet. Parmi les artistes invités à cette exposition collective, sensibles à la sobriété et aux combats contre les discriminations, le photographe et réalisateur franco-américain Nelson Bourrec Carter expose sa série Allensworth autour de « la première communauté noire-américaine autogérée construite en Californie en 1908 ». Avec une tout autre matière – des déchets électroniques et plastiques cueillis dans une décharge au Zimbabwe -, le sculpteur-tisseur Moffat Takadiwa invente des tentures spectaculaires exactement en phase avec le thème de l’exposition.

Photo : Moffat Takadiwa, Parallel Market, 2023. Moffat Takadiwa, courtesy galerie Sémiose, Paris

L’image au jardin

Les familiers du jardin Albert-Kahn se souviennent sans doute du Festival Aller-Retour et des Rencontres photographiques des Amis du musée. Maintenant que le nouveau musée départemental Albert-Kahn s’est installé dans le paysage culturel, un nouveau festival de photographie contemporaine vient compléter la programmation du lieu : Mondes en commun, poursuivre l’inventaire d’Albert Kahn, qui se tient majoritairement dans le jardin à scènes durant l’été, du 1er juin au 22 septembre. Une petite dizaine de photographes ont été sélectionnés par un comité professionnel au nom d’une certaine fraternité spirituelle avec les fondamentaux du projet d’Albert Kahn ; les artistes présentent chacun une série fondée sur « la notion d’inventaire visuel », animée par la géographie humaine, la diversité culturelle, les traditions populaires, ou encore la biodiversité. Des images d’accès immédiat pour tous les publics, qui vont des Histoires de graines de Thierry Ardouin (lauréat du prix coup de cœur) aux mises en scène du quotidien des femmes iraniennes travaillées par Maryam Firuzi.

Photo : FABACEAE, Medicago arborea L., luzerne en arbre. Collection MNHN. 2018 © Thierry Ardouin/Tendance Floue

Le vélo, toute une histoire !

Le lien avec les épreuves cyclistes des Jeux Olympiques et Paralympiques suffirait à expliquer l’organisation, dans l’Orangerie du château de Sceaux, de l’exposition temporaire Roues libres, la grande histoire du vélo, du 21 juin au 31 décembre. Mais les maillons de la chaîne s’encliquettent d’autant mieux que le musée du Domaine départemental conserve un ensemble de vingt-cinq cycles anciens qui furent propriété du pionnier de l’aviation Robert Grandseigne (1885-1961), grand amateur de ce meilleur ami mécanique de l’homme – avant que l’automobile n’emporte tout sur son passage… Du moins jusqu’à notre siècle de circulations douces qui voit la revanche du deux-roues. Le parcours de l’exposition s’organise autour de trois thèmes toujours d’actualité : l’innovation – invention de la pédale, vélocipède à vapeur ou systèmes de transmission alternatifs ; le vélo comme objet social et de loisir, qui a son costume et ses déclinaisons pour enfant ; et, bien entendu, la pratique sportive, l’une des plus populaires dès les premières compétitions.

Photo : © Musée de Sceaux  Thierry Ollivier

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