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Beethoven maximum

Les 250 ans de Beethoven ont été bousculés par la pandémie, mais le compositeur s’en remet bien en étant présent en ce début d’année sur nos écrans !

Laurence Equilbey en est persuadée, et les spécialistes avec elle : le public de Beethoven avait le goût des sensations fortes ! C’est pour les retrouver qu’elle a souhaité monter une Neuvième Symphonie en multipliant les effectifs d’Insula orchestra afin d’approcher la puissance, inouïe pour l’époque, de l’orchestre beethovénien. Avec l’aide du « musicologue maison » Yann Breton, l’occasion a été également saisie de tester quatre dispositions de musiciens sur scène, une par mouvement, correspondant à des habitudes référencées dans les traités et témoignages du début du XIXe siècle. C’est cette « symphonie dans tous ses états », dont certains surprenants pour notre regard accoutumé à la répartition classique des musiciens, qui a été captée à l’auditorium Patrick-Devedjian de La Seine Musicale les 3 et 4 décembre dernier et qui est disponible sur la chaîne YouTube de l’orchestre. Selon les mouvements, et pourvu que l’on fasse l’effort d’écouter au casque ou sur un bon dispositif de restitution sonore, le son d’Insula orchestra change subtilement, mais l’énergie et la classe demeurent.

Toujours du côté de l’auditorium, l’Académie musicale Philippe Jaroussky offre, également sur sa chaîne YouTube, la rediffusion du Concert 100 % Beethoven du 18 décembre dernier. Un Beethoven soliste et chambriste, vivant et déjà très professionnel, interprété sur scène par les Jeunes Talents de la promotion qui porte son nom. Avec, cerise sur le gâteau d’anniversaire, leurs professeurs invités à la fête. 
Photo :
© Julien Benhamou

La guerre en ligne

Les Archives départementales des Hauts-de-Seine mettent en ligne leur exposition consacrée à La Guerre de 1870 et la Commune dans l’Ouest parisien.

On n’oserait aller jusqu’à se réjouir de l’impossibilité de visiter une exposition ! Mais convenons que le mini-site internet spécialement développé pour nous permettre d’accéder à domicile à l’exposition virtuelle vaut largement qu’on lui accorde un supplément de temps d’écran. D’autant que le matériau papier qui en constitue l’essentiel ne perd pas trop à la numérisation. Le sujet a beau être très sérieux – pour ne pas dire tragique – c’est paradoxalement un vrai plaisir de joueur qui nous saisit une fois passé l’écran d’accueil où brûle le château de Saint-Cloud. Jeu de cartes, jeu de pistes, l’internaute navigue à travers trois grands chapitres d’une histoire relativement méconnue encore : La Guerre franco-prussienne, La Commune de Paris, Mémoires des guerres. À chaque pastille sur la carte correspond une vignette illustrée et commentée avec un soin particulier qui met le concentré d’informations à la portée de tous. Les gravures numérisées rappellent que, dans la fumée et les ruines, les guerres se ressemblent toutes et traversent, avec leurs cohortes de réfugiés, les territoires et les époques. La géolocalisation des événements donne paradoxalement à cette exposition virtuelle une réalité supplémentaire : c’était ici, en bas de chez nous, il y a tout juste 150 ans. En annexe, les 124 pages du carnet de souvenirs de la Commune par l’ambulancier et dessinateur Alfred Auteroche font penser au storyboard d’une guerre qui n’était pas du cinéma.
Photo : © DR

Avant Rock en Seine

Pour nous faire patienter avant la révélation du programme complet et l’ouverture de sa billetterie 2021 (avec les réserves sanitaires habituelles…) le festival Rock en Seine, annoncé les 27, 28 et 29 août, diffuse gratuitement sur son site les cinq sessions live du Club Avant Seine 2020, filmées au plus près des belles perspectives du Domaine de Saint-Cloud avant que tout s’arrête… Cinq styles, cinq atmosphères : du post-Bauhaus de Structures au chatoiement de la multipercussionniste Lucie Antunes, de la Polynésie « climatique » de QuinzeQuinze aux vibrations d’Amérique centrale de Michelle Blades, jusqu’à la pointe de furie en noir et blanc de Bandit Bandit – mais le même soin accordé à la réalisation par Laurent Hasse. Bonne nouvelle supplémentaire pour les jeunes musicos : le dispositif Première Seine est reconduit en partenariat dans les Hauts-de-Seine avec l’Ecla à Saint-Cloud. Dépôt des candidatures des jeunes talents lycéens jusqu’au 18 avril, tremplin à l’Ecla le 29 mai, avec à la clé un passage à Rock en Seine !© Visuel Anna Wanda Gogusey

Architectures universelles

Une Exposition universelle à quinze, trente, cinquante millions de visiteurs, cela fait rêver en ces temps de huis clos ! Alors rêvons avec le mini-site conçu par le musée Roybet-Fould et la ville de Courbevoie pour prolonger virtuellement, sans limite de jauge ni couvre-feu, l’exposition Montages et remontages : Architectures éphémères des Expositions universelles au XIXe siècle qui s’achevait il y a un an. En jouant à la marelle numérique de case en case, l’internaute se balade, de 1855 à 1900, entre les architectures exotiques ou extravagantes qui constituaient l’une des prouesses de ces vitrines du savoir-faire des temps modernes. Certaines ont été depuis déplacées, remontées, transformées pour servir d’autres fonctions et d’autres siècles. Pour mémoire et afin de compléter ce panorama spectaculaire, le mini-site développé pour les Archives départementales sur le thème voisin Des projets aux vestiges, les Hauts-de-Seine et les expositions universelles est toujours en ligne. 
Photo : © DR

Éco-Performance

S’affichant pour ses 20 ans « fabrique d’expériences créatives », Le Cube à Issy-les-Moulineaux ne pouvait évidemment pas échapper à cette révolution numérique qui transporte le spectacle vivant de l’autre côté du miroir aux pixels. Nul ne sait encore si elle sera éphémère ou appelée à enrichir l’offre culturelle, mais chacun y met du sien pour réconforter son public et soutenir les artistes. Au Cube, on s’intéresse à l’avenir des enfants avec La Montagne magique et l’arrivée des machines, une performance audiovisuelle poétique à regarder chez soi en famille à partir de 4 ans. Pas pour se faire peur mais pour prendre conscience, en images et en musique, de la fragilité de la nature harmonieuse et des menaces des machines dévastatrices. Entièrement en papiers découpés, les images d’Élie Blanchard, à la façon d’un Matisse du XXIe siècle, sont animées par un logiciel développé pour l’occasion. Emmanuel Bailly signe la musique et les bruitages qui font entrer la nature dans le salon. Une heure de spectacle qu’on peut visionner à son rythme, mais attention, accessible en ligne seulement jusqu’au 31 mars.

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