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En plein art

Pour la première fois, l’exposition d’art contemporain en plein air Les Extatiques s’étend de Paris La Défense à La Seine Musicale, jusqu’au 4 octobre.

Les Extatiques #3 effectuent une sortie de crise sanitaire d’autant plus attendue qu’inaugurée le 26 juin, c’est le premier événement culturel grand public à nous inviter à prendre l’air. Rien à voir, proclame paradoxalement cette exposition voulue par Patrick Devedjian comme un éclair d’énergie traversant la Vallée de la Culture. Présents à la fois à La Défense et dans le « jardin extatique » de La Seine Musicale, ce sont les Hommes de Bessines du plasticien Fabrice Hyber qui symbolisent le mieux l’idée de flux invisible et de perturbation des sens propres à cette édition. Petits hommes verts de taille réduite à la moitié de la normale, constituée comme nous de beaucoup d’eau qu’ils rejettent à la façon de fontaines organiques, ils sont nés à Bessines (Deux-Sèvres) et se sont depuis répandus sur la planète à près de mille exemplaires. La Seine Musicale reçoit également la visite « des bruits de la nature et des résonnances de l’âme », selon l’expression du commissaire de l’exposition Fabrice Bousteau, avec la sculpture sonore de Matteo Nasini, aux harmoniques de cloche d’église activées par le vent. On s’y promènera le nez en l’air dans le jardin olfactif de Julie C. Fortier. Il y aura des troubles de la vision et des couleurs à Paris La Défense avec l’œuvre « circulaire, participative et chatoyante » du plasticien Carlos Cruz-Diez, disparu l’année dernière. Et, revu par Ivan Argote, le très étonnant obélisque de la Concorde qui aurait perdu toute sa superbe virile pour proposer son « impuissance dans l’axe historique de Paris ».
Photo : Anne Claverie et Ivan Argote © J.B.Lepeltier – La société molle

La belle saison

On pourra dire que les mélomanes l’auront attendue, cette nouvelle saison de musique vivante à La Seine Musicale ! Quelques coups de projecteur sur le programme de rentrée, avant d’y retourner pour de vrai.

S’il est un compositeur qui aura vu « son » année bousculée par un méchant virus, c’est bien Beethoven, dont on célèbre en 2020 le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance. Le génie en a vu d’autres, mais nous sommes tout de même bien contents de le retrouver dans l’auditorium en « présentiel » ! Symboliquement d’abord, avec le concert de rentrée de la nouvelle promotion Beethoven de l’Académie musicale Philippe Jaroussky (18 septembre). Et dans toute la superbe de sa Neuvième Symphonie, donnée en grand effectif sur instruments d’époque par la réunion d’Insula orchestra et de l’Akademie für alte Musik Berlin, tous deux dirigés par Laurence Equilbey (3 et 4 décembre). Hôte historique de La Seine Musicale, la Maîtrise des Hauts-de-Seine, sous la direction de Gaël Darchen, combine avec Opéra, opérette les étincelles d’Offenbach, de Bizet et de Delibes (8 novembre) ; puis célèbre Noël avec la Ceremony of Carols, composée par Benjamin Britten (12 décembre). Et c’est de la Grande Seine que viendront les illusions surprises de Magic Mozart, un cabaret enchanté, concert scénique, dirigé par Laurence Equilbey, autour d’une Flûte… enchantée par les sortilèges de magie nouvelle de la Compagnie 14:20 de Clément Debailleul. Merveilleux et légèreté au programme de ce Mozart une fois encore renouvelé, par les images du plasticien Louis Debailleul, les chorégraphies d’Aragorn Boulanger, les musiciens d’Insula orchestra et les voix d’Olga Pudova, Lea Desandre et Alasdair Kent (13 et 14 novembre). 
Photo : © Cie-14-20

Vocation universelle

Aussitôt annoncée, aussitôt confinée ! L’exposition Des projets aux vestiges, les Hauts-de-Seine et les Expositions universelles, après le faux départ du printemps pandémique, est prolongée aux Archives départementales jusqu’au 16 octobre. Les Expositions universelles résonnent aujourd’hui d’une nostalgie particulière, celle des temps modernes, du progrès irrésistible et de l’avenir radieux. Et les cinq qui se sont tenues entre 1855 et 1900 ont beau avoir été parisiennes, elles ont entretenu des liens de voisinage très spécifiques avec le territoire de notre département. Billancourt leur a servi d’extension rurale. Les derniers vestiges du Palais de l’Industrie de 1855 reposent désormais chez nous, sous la forme d’un groupe sculpté monumental dans le parc de Saint-Cloud. Des pavillons nationaux exotiques ont été remontés ici et là et cultivent la mémoire. Quant à l’avenir, l’exposition nous apprend que pour mieux accueillir les dizaines de millions de visiteurs, Paris La Défense avait été envisagée comme site alternatif, près d’un siècle avant la construction du Cnit et la naissance du quartier d’affaires. 
Photo : © Archives Départementales des hauts-de-Seine

Opéra grand écran

Les semaines de confinement ont multiplié les séances de musique vivante virtuelle. Le retour dans les salles de spectacle se fait à petits pas prudents et en maintenant ses distances. Aussi l’initiative Opéra d’été, organisée les 27 et 28 août par le Département en partenariat avec l’Opéra de Paris, prend-elle l’allure d’un trait d’union, sécurisé et ouvert à tous, entre le monde d’avant et celui de demain. Il s’agit de diffuser sur le (très) grand écran du fronton de La Seine Musicale un opéra et un ballet, dans le respect du protocole sanitaire, pour offrir à un public pas nécessairement connaisseur un accès libre et en plein air à l’une des plus grandes maisons d’opéra du monde. Au programme du premier soir : La Traviata de Verdi, dans la mise en scène connectée de Simon Stone avec l’éblouissante Pretty Yende. Le lendemain, la romantique et plus traditionnelle Giselle d’Adam chorégraphiée par Coralli et Perrot. Spectacle à 21 h, accès libre à partir de 19 h, et il est recommandé d’apporter sa petite couverture : les soirées musicales sont fraîches en bord de Seine…
Photo : © CD92/Willy Labre

Figures monumentales

out le monde connaît la Tour aux Figures, ce phare étrange en vigie sur le parc départemental de l’île Saint-Germain, conçu par Jean Dubuffet, achevé en 1988 trois ans après sa mort et acquis par le Département en 2015. Moins nombreux ceux qui savent que le monument classé historique en 2008 est une grotte extérieure renfermant un labyrinthe caché. Et plus rares encore ceux qui ont pu y pénétrer. Les travaux de restauration nécessaires viennent de se terminer, un espace de médiation culturel est mis en place, mais le coronavirus empêche pour quelques semaines encore l’accès à l’antre. En attendant sa réouverture à la visite du public, prévue pour la mi-septembre, les amateurs d’espaces spectaculaires et de sculptures monumentales peuvent partir à la chasse aux œuvres d’art sur le territoire des Hauts-de-Seine et des Yvelines : lancée à l’occasion du Printemps de la sculpture, qui fut cette année virtuel, l’application Géosculpture est disponible pour jouer le rôle du guide efficace qui tient dans votre smartphone (App Store et Google Play).
Photo : © CD92/Willy Labre

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