Pendant trois mois, ces étudiants ont planché sur des projets d’intérêt général. Le 7 juin, ils ont été récompensés pour leur implication. © CD92/Julia Brechler
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Un Lab’ pour le développement local

La première promotion du Curious Lab’, l’atelier de modernisation de l’action publique locale des Hauts-de-Seine et des Yvelines, a dévoilé en juin ses réponses aux défis lancés par les communes du territoire.

La curiosité, un vilain défaut ? Voire. La première promotion du Curious Lab’ en a largement montré les vertus. La copie rendue par ses étudiants le 4 juin comporte des projets déjà bien ficelés compte tenu des trois mois impartis, dans des domaines variés : marché solidaire, création d’un fab lab, plateforme en open data, inclusion numérique, organisation des services publics de proximité. « On a travaillé ensemble sur la modernisation du service public, pour définir ce que serait la collectivité de demain. Sans doute était-ce plus intéressant pour vous que de réaliser le packaging de la dernière boisson sucrée ! », a lancé Marie-Pierre Limoge, vice-présidente du Département chargée de l’innovation collaborative, aux participants. 

Le Curious Lab’ avait été lancé en mars à l’occasion de la Journée de l’innovation collaborative..©CD92/Willy Labre

L’Alternatif, à Paris la Défense, a accueilli mardi 19 mars 2019 la première Journée de l’innovation collaborative, dédiée à l’économie du partage sous toutes ses formes.
Tables rondes.

Par ce Curious Lab’, les deux Départements, animateurs sur leur territoire, font l’interface entre deux mondes : d’un côté des communes, de l’autre de futurs actifs, désireux de se confronter au réel. « Nous avons parié que les étudiants, surtout en commerce ou en ingénierie qu’on n’imagine pas spontanément tournés vers le service public, seraient de bons interlocuteurs pour les villes. L’évolution des usages crée des besoins auxquels elles n’ont pas l’habitude de répondre mais qui parlent aux jeunes », assure Marie-Pierre Limoge. En matière de nouvelles technologies, par exemple, l’expertise d’usage des nouvelles générations est indéniable. L’objectif du Curious Lab’ est aussi d’aider ces futurs diplômés de l’enseignement supérieur à mieux se projeter dans les métiers du service public. 

Partantes, quatre communes des Hauts-de-Seine et une des Yvelines – Châtenay-Malabry, Colombes, Puteaux, Sceaux, Poissy – ont donc mis au défi vingt-cinq étudiants issus d’universités et d’écoles du territoire, en commerce et gestion (Ieseg), ingénierie (Esilv), communication (Isit), management (Emlv). Premier temps de ce travail, la Journée de l’innovation collaborative, en mars, avec une session « intensive » en groupes mixtes, où, pour chaque problématique locale ont été élaborés deux schémas de résolution : l’un dit « tendanciel », l’autre, plus innovant, en rupture, histoire de laisser sa chance au « petit grain de folie ». Aux villes de trancher ensuite : « Ils proposaient un fab lab autonome énergétiquement. Dans l’immédiat, ce scénario n’a pas été retenu car le site prévu, dans une ancienne meulière, ne s’y prête pas. Cela n’empêchera pas d’évoluer dans ce sens à l’avenir », expliquent Claire Pantalacci et Danlyla Guy, du pôle « Promotion du territoire » de Sceaux. 

 

On a travaillé ensemble sur la modernisation du service public, pour définir ce que serait la collectivité de demain.

 

Projets utiles

Sous le regard de professionnels, le projet élaboré par l’association De Vinci Fablab, du pôle départemental Léonard-de-Vinci, a été affiné lors des séances suivantes sur tous les plans : équipements, fonctionnement, budget, planning…« Que des étudiants puissent plancher sur le fab lab nous a tout de suite semblé pertinent car ils font partie de nos futurs usagers mais on a dû leur rappeler qu’il accueillera l’ensemble de la population. Il comportera aussi une dimension artisanale qu’ils n’avaient pas envisagée, étant plus orienté high-tech », précisent les Scéennes qui repartent avec un cahier des charges complet, « référence pour la suite ». Partie d’une page blanche, la ville de Colombes, en quête d’inclusion numérique pour ses seniors, s’est vu proposer par les étudiants une « Maison des générations » où les jeunes formeraient leurs aînés. « En contrepartie, on a pensé leur donner accès à certains matériels ou logiciels », explique Séfana Benfetita, en deuxième année d’école d’ingénieur. « J’ai bien aimé travailler sur un projet dans sa globalité, utile et qui a une chance d’aller jusqu’au bout, poursuit-elle. En école d’ingénieur, on se concentre souvent sur une réalisation technique ». À charge pour les cinq villes participantes de donner vie aux ébauches de ces têtes chercheuses. Dès la rentrée 2019, Hauts-de-Seine et Yvelines comptent lancer une nouvelle session.

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