Paris-La Défense veut devenir le premier quartier d’affaires post-carbone dans le monde et vise une réduction des gaz à effet de serre de 50 % d’ici 2030. Entretien avec Pierre-Yves Guice, directeur général de l’établissement public.
Comment se déroule la reprise du travail à Paris-La Défense, la crise sanitaire a-t-elle laissé des traces ?
Depuis la rentrée de septembre, le taux de fréquentation du quartier d’affaires se situe entre 60 % et 70 % par rapport à l’avant-crise. Le nombre de jours de télétravail varie d’une entreprise à l’autre, mais on estime que la moyenne se situe à deux jours par semaine. Le Covid a été un accélérateur de tendances – télétravail, usage du vélo et essor des mobilités douces – mais n’a pas fait émerger de nouvelles pratiques ou d’innovations de rupture.
Votre stratégie intègre-t-elle désormais de façon plus importante les enjeux de développement durable ?
La lutte contre le gaspillage alimentaire, la végétalisation des espaces publics sont quelques-unes des actions mises en œuvre depuis plusieurs années par les équipes de Paris-La Défense. Nous avons franchi récemment une nouvelle étape en annonçant notre volonté de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle territoriale d’ici 2030.
L’établissement a lancé une réflexion sur sa « raison d’être ». Quelle en sera la traduction concrète ?
Cette « raison d’être » va nous donner un cap pour les années à venir. Elle fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité de notre stratégie. Nous avons fixé dix objectifs pour guider notre action, parmi lesquels le lancement d’un appel à projets pour la construction de projets immobiliers bas carbone. Nous comptons également indexer le niveau des droits à construire sur les performances environnementales des bâtiments qui nous sont proposés. C’est une première et une véritable révolution à La Défense.