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Laura Flippes

L’arrière et ailière droite de Paris 92, le club de handball des Hauts-de-Seine, devrait disputer ses premiers Jeux. Objectif : décrocher une médaille olympique, l’une des seules lignes manquantes à son palmarès.

Un Mondial, un Euro, cinq titres de championne de France, trois Coupes de France, une Coupe de la Ligue… D’autres lignes de ce riche palmarès restent à écrire pour Laura Flippes, la première d’entre elles peut-être cet été aux Jeux olympiques de Tokyo. L’événement a beau n’être que dans quelques semaines, pas de quoi s’emballer pour la joueuse de 26 ans, arrivée à Paris 92 en début d’année. « Les JO, c’est le Graal, la compétition dont on rêve tous. C’est aussi une belle occasion d’être réunis avec d’autres sportifs sur le village olympique, c’est aussi ça la beauté des Jeux. Mais la préparation est longue et je franchis les étapes les unes après les autres. » Il y a cinq ans, elle avait loupé de peu sa sélection pour Rio. « Je jouais alors à Metz et je me suis dit : « cette compétition, c’est la dernière que je loupe ». » Le futur lui donnera raison puisque depuis, l’ailière et arrière n’a depuis plus quitté le groupe France.

Mentor

À l’époque, celui qui la conseille et la guide n’est autre que Yacine Messaoudi, le responsable du centre de formation de Metz et aujourd’hui coach de Paris 92. C’est lui qui a repéré et vu éclore la joueuse. « Elle avait des qualités hors normes d’explosivité, de puissance et une capacité à déborder très rapidement. C’était une évidence, je n’avais aucun doute sur ses capacités à devenir professionnelle. » Entre la joueuse et son entraîneur, une relation très forte s’est nouée au fil des années. « Pour moi, si je suis ici, c’est en grande partie grâce à lui, explique Laura Flippes. Il a su me pousser dans mes derniers retranchements pour atteindre les objectifs que je m’étais fixés. Quand j’ai remporté mon premier titre mondial avec l’équipe de France (en 2017, Ndlr), la première personne à qui j’ai pensé, c’est lui. » Elle en Alsace, lui à Metz, ils se croisent régulièrement au fil des détections mises en place par la fédération. En 2013, il convainc Laura de quitter Strasbourg où elle était inscrite en sport études pour rejoindre le club lorrain. « À l’époque, je pensais surtout à m’amuser et à prendre du plaisir en jouant avec mes copines. L’envie d’être pro est venue très tard. » Avec le club jaune et bleu, elle rafle en sept ans tous les trophées au niveau national et atteint même le Final 4 de la Ligue des Champions en 2019. « Mais j’avais besoin de changement, de prendre une autre dimension, pas uniquement sur le plan collectif. » Là encore, les chemins de Laura et Yacine se croisent et Paris 92 devient le challenge idéal, celui qui lui permet de devenir un cadre dans un collectif, de sortir de son aile droite et de se recentrer sur la base arrière. « J’ai toujours aimé joué sur ces deux postes et être polyvalente. C’est aussi ce qui m’a plu ici : on me donnait cette opportunité. »

Les JO, c’est le Graal, la compétition dont on rêve tous. C’est aussi une belle occasion d’être réunis avec d’autres sportifs.

Modèles

Ayant grandi dans une famille de handballeurs – ses parents étaient également joueurs et entraîneurs – Laura Flippes s’est très vite trouvée des modèles sportifs, qu’elle essaie aujourd’hui de redonner aux autres. Elle s’est investie dans le projet Hand Pour Elles destiné aux jeunes filles éloignées de la pratique sportive. « Tous les souvenirs, toutes les rencontres que j’ai pu faire grâce au handball, j’ai eu envie de faire découvrir ça à d’autres personnes. Je partage ce que je suis en train de vivre grâce à ce sport afin de donner aux plus jeunes l’envie de faire la même chose. »

Chimie

En mars dernier, le handball devenait la première discipline féminine à signer un accord entre joueuses, entraîneurs et fédération pour mieux accompagner les joueuses professionnelles en leur apportant par exemple des garanties sociales pendant leur grossesse ou pour leur reconversion. « On se battait depuis longtemps pour ça et c’est enfin arrivé. C’est vraiment une fierté pour toutes les joueuses car nous sommes avant tout des femmes. L’envie de devenir mère tombe généralement pendant notre carrière, donc il est essentiel pour nous d’être accompagnées pendant cette période. »

Pour sa reconversion, Laura Flippes a déjà pensé à tout. Pendant ces années au centre de formation, la joueuse a obtenu un BTS chimie, sa deuxième passion. « J’aimerais beaucoup pouvoir en faire mais cela demanderait beaucoup de présentiel. En tout cas, je sais déjà ce que je veux faire plus tard. En tant que sportive, on est confronté à différentes émotions et à la vie en groupe. Ce sont autant d’atouts pour ensuite faire carrière. » Après le handball, des expériences d’un autre type attendent Laura Flippes. 

Mélanie Le Beller

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