Illustration : Laurent Duvoux
Posté dans L'événement

PARIS 2024, LES COLLÉGIENS DANS LE GRAND BAIN

Avec le programme NOHa – Natation, Olympisme et Handicap -, le Département propose aux collégiens de pratiquer la natation et de s’initier au parasport. À la clé, une invitation à assister aux Jeux Paralympiques de natation à Paris La Défense Arena.

Aujourd’hui, moins de six élèves sur dix arrivant en 6e savent nager. C’est ce constat qui a poussé le Département, labellisé Terre de Jeux 2024 et collectivité hôte, à proposer le programme NOHa à toutes les classes de 6e des Hauts-de-Seine. « L’idée est de faire vivre les Jeux Olympiques avant, pendant et après l’événement, de créer un parcours qui marque durablement les jeunes, explique Rosemary Chevalier, chargée du projet pour le pôle jeunesse et sports du Département. L’ambition du programme NOHa est de répondre à des enjeux de santé publique en renforçant l’aisance aquatique des collégiens, mais nous avons également un enjeu de citoyenneté, avec l’éveil des jeunes aux valeurs de l’olympisme et leur sensibilisation au handicap. » Avec plus de 140 classes, soit environ 4 000 élèves, inscrits pour cette rentrée, l’opération a déjà emporté l’adhésion des établissements scolaires.

Une première en France

Pour assurer ces heures de cours de natation prévues en soutien de l’Éducation nationale, le Département installe trois bassins éphémères, répartis sur l’ensemble du territoire : un au nord à Clichy, sur l’ancien site industriel Bic, un autre au sud à Châtenay-Malabry, dans l’ancienne faculté de pharmacie, et un troisième à Suresnes. « Le choix d’installer de vrais bassins de 25 mètres est une première en France. Au départ, nous étions partis sur une idée de petits bassins mobiles. Il s’agit d’un dispositif déployé en partenariat avec la Fédération nationale de natation qui nous avait proposé ces infrastructures, en général, deux petits plans de baignade installés pour l’été dans les quartiers où les enfants ne partent pas nécessairement en vacances, explique Aude Romain-Delépine, directrice du pôle jeunesse et sport au Département. Mais nous nous sommes dit que le vrai enjeu était de leur apprendre à nager car nous avons des noyades tous les ans, y compris dans les Hauts-de-Seine, le Covid a fait beaucoup de mal à ce secteur et il y a par ailleurs un déficit de maîtres nageurs. Le Département a voulu être ambitieux : pour pouvoir délivrer l’attestation du savoir-nager, il faut de vraies piscines. » 

Des bassins couverts, équipés de vestiaires douches et sanitaires, qui seront également prêtés à d’autres structures pour une utilisation optimale : « Hors temps scolaire, ils seront mis à la disposition de l’UNSS les mercredis après-midi, des clubs sportifs le matin et du dispositif Vacan’Sports pour les stages “J’apprends à nager” », précise la chargée de projet.

Il s’agit d’un programme global centré autour du bien-être des jeunes.

Démarche citoyenne

Outre le volet « natation », le programme NOHa comporte deux autres axes : la transmission des valeurs de l’olympisme et la sensibilisation au parasport, au handicap et à l’inclusion. « L’idée est de se servir des JOP comme d’un tremplin pour améliorer le bien-être des jeunes et d’accompagner leur construction comme citoyens. Le sport est une opportunité pour aborder de nombreux sujets comme le vivre-ensemble et l’estime de soi, souligne la directrice. On se concentre sur les 6e car c’est le bon âge pour aborder un travail sur les préjugés et la différence. Nous touchons par la même occasion les jeunes de l’ASE scolarisés dans nos collèges et les élèves en situation de handicap avec les classes Ulis que nous associons au projet NOHa. » 

L’année scolaire démarre ainsi par la projection de La Couleur de la victoire, un film de Stephen Hopkins sorti en 2016 qui retrace, aux JO de Berlin de 1936, l’histoire de Jesse Owens, l’athlète Afro-Américain dont les quatre médailles d’or ont contrarié la propagande nazie. « L’objectif est de susciter le débat autour des valeurs du sport et de mettre en avant par la même occasion les notions de tolérance, de solidarité, d’entraide, d’effort, de mérite et de dépassement de soi », poursuit Rosemary Chevalier. En parallèle, plusieurs expositions tourneront sur ce thème : deux conçues par les Archives départementales : « L’histoire du sport dans les Hauts-de-Seine » et « La citoyenneté », et une troisième exposition initiée par l’Éducation nationale, intitulée : « Histoire, sport et citoyenneté ».

Pratique du parasport

Dernier axe, à la fois ludique et éducatif, du programme NOHa, les collégiens vont pouvoir découvrir – et pratiquer – le parasport. Au programme, la découverte de différentes disciplines au choix : céci-foot, rugby-fauteuil à 7, goalball, basket fauteuil et hand-fauteuil. Les professeurs d’EPS seront sensibilisés en amont et se verront proposer l’intervention d’un professionnel du parasport. L’objectif est triple : faire comprendre aux collégiens les difficultés que les personnes en situation de handicap peuvent vivre au quotidien, lutter contre les préjugés et encourager l’inclusion. « Ce qui a suscité l’engouement des collèges pour NOHa, c’est que ce programme est global, à la fois pensé autour du bien-être des jeunes, de la nécessité de faire du sport, de la promotion des valeurs de l’olympisme, du respect, de l’amitié, et du travail sur le handicap, témoigne la directrice. Tous les principaux et les professeurs d’EPS nous l’ont dit. Pour le parasport notamment, ils manquent souvent de formation et de matériel et c’est ici l’occasion de s’initier. Nous souhaitons maintenir cet investissement au-delà des JO et que les professeurs soient outillés pour qu’ils continuent à délivrer des cycles d’apprentissage au parasport dans les années qui suivent. »

En 2024, NOHa se clôt par une invitation à venir assister, entre le 3 et le 6 septembre, aux épreuves paralympiques de natation à Paris La Défense Arena. Le site de Nanterre accueille en effet pour les JOP un bassin olympique de cinquante mètres où se dérouleront les épreuves de natation, de waterpolo et de paranatation. L’occasion pour ces 4 000 jeunes élèves de vivre en direct, tous ensemble avec leurs classes et leurs professeurs d’EPS, les valeurs du paralympisme : courage, détermination, inspiration et égalité. 

Laurence De Schuytter

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