Afin de protéger les populations de cette enclave à majorité arménienne, les conseillers départementaux appellent le gouvernement à faire évoluer sa position diplomatique.
Une reconnaissance pleine et entière de la République du Haut-Karabagh contribuerait à garantir la protection des populations arméniennes », estiment à l’unanimité les élus alto-séquanais dans leur vœu du 11 décembre, emboîtant le pas aux sénateurs et aux députés. Après le cessez-le-feu du 9 novembre qui a vu l’Azerbaïdjan reprendre le contrôle d’une partie de cette enclave majoritairement peuplée d’Arméniens, c’est à leurs yeux une condition sine qua non. « L’action diplomatique de la France, reposant sur l’impartialité et un processus de négociation par étapes, est durablement entravée par le recours de l’Azerbaïdjan à la solution militaire », poursuivent-ils à propos des combats déclenchés le 27 septembre, qui avaient mis en suspens le règlement pacifique sous l’égide du groupe de Minsk, dont la France fait partie. Estimant par ailleurs que « des crimes de guerre ont pu être commis » lors de ce conflit qui a fait plusieurs milliers de morts militaires et civils et « a conduit au déplacement de population arméniennes dont le chiffre est estimé à 100 000 personnes », les conseillers départementaux sont favorables à l’ouverture d’une enquête internationale. Cette demande s’inscrit dans « une continuité historique au cours de laquelle notre pays a joué un rôle dans l’accueil et la défense des Arméniens ».
Le Département entretient des liens privilégiés avec l’Arménie où est mené depuis plus de dix ans un programme de développement agropastoral dans la région du Tavouch, dans le cadre de sa politique de coopération décentralisée.
Pauline Vinatier