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Dehors en musique

Rebaptisé Les Musicales de la Vallée-aux-Loups, le nouveau Festival du Val d’Aulnay entend faire sonner la musique par monts et par vaux.

Prenons la musique par le bon côté des choses : la 39édition de ce festival « des musiques plurielles et des artistes d’horizons divers » qui se tient du 20 mai au 13 juin à Châtenay-Malabry annonce quelques concerts en plein air – on peut donc espérer quelque chose… Pour ce qui concerne les intérieurs – Théâtre La Piscine, églises Saint-Germain-l’Auxerrois et Sainte-Bathilde – nous vous invitons à découvrir le programme sur le site du festival, en croisant les doigts. Au-dehors, il sera question de passer Un après-midi à l’Opéra dans le parc de la Maison de Chateaubriand, en compagnie des voix d’Hasnaa Bennani et d’Amaya Dominguez, et du piano de Xénia Maliarevitch, pour des affinités musicales avec Victor Hugo (23 mai à 16 h). On y reviendra, au parc et à Victor Hugo, Paroles et musique, avec le récital d’improvisation de Jean-François Zygel (13 juin à 16 h). Entre temps, l’arboretum offre, en partenariat avec le Département, une carte blanche à la violoniste Marina Chiche, en trio avec l’altiste Anna Sypniewski et le directeur artistique du festival, François Salque, au violoncelle (30 mai à 16 h). Les deux concerts à la thématique hugolienne encadrent la 4e édition de la Biennale littéraire du Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups. Chateaubriand devrait recevoir dans sa maison, du 25 mai au 1er juin, Victor Hugo qui annonçait le programme dès 1816 : « Je veux être Chateaubriand, ou rien ».

Au musée chez soi

Avec Sèvres chez vous, la Manufacture de porcelaine et le Musée de Céramique sont toujours à moins de 10 km et le couvre-feu une vue de l’esprit !

C’est toute une série de dispositifs numériques facilement accessibles sur internet que Sèvres-Cité de la céramique propose gratuitement à destination du promeneur déconfit, de l’amateur frustré, du gourmand au régime forcé. À commencer par les deux expositions du moment. À Table ! Le repas, tout un art – qui était prévue in situ jusqu’au 6 juin – s’annonce par une savoureuse vidéo signée Jean-Nicolas Schoeser, pleine de vivacité, d’assiettes et de macarons. Et se poursuit en ligne le long des sept sections qui rythment la scénographie d’une histoire de l’art gastronomique, contenu et contenant. Pour suivre : Un jardin de papier et de porcelaine, conçue comme un dialogue virtuel entre céramiques et dessins du cabinet d’art graphique. Au Jardin botanique qui fait les beaux jours répond un Jardin minéral exotique, quand le Jardin organique et plus encore le Jardin galant soulignent délicieusement combien la céramique est matière vivante et sensuelle. L’expérience Sèvres chez vous peut également faire revivre des temps forts mémorables, comme en vidéo la cuisson au four à bois – vingt stères de bouleau ! – et ses « naissances » à 1 280 °C. Ou les rencontres étonnantes avec les artistes invités à Sèvres à se révéler, voire se dépasser, grâce à une matière sensible, fragile mais puissante, et quoiqu’on en pense, d’une modernité éternelle.
Photo : © DR

À distance

Pour répondre à la fermeture des lieux d’exposition de manière créative, le Centre d’art contemporain Chanot a choisi de suivre le cours ralenti du temps et de cueillir au passage trois collectifs constitués d’un artiste et d’un professionnel de l’art. En leur offrant avec Slow Motion un accompagnement sur des recherches déjà engagées mais suspendues, le CAC inaugure une « résidence à distance », une échappée belle à travers des grilles toujours baissées. Issus de 74 candidatures, trois projets – deux binômes et un trinôme – ont été sélectionnés : Sanglières, de la vidéaste Elsa Brès et de la productrice Élise Florenty ; Le Fantôme de la discothèque, du plasticien Tony Regazzoni et d’Aurélie Faure, commissaire d’exposition ; Phylactère n° 2, des graphistes Auriane Preud’homme et Roxanne Maillet, accompagnées par Camille Videcoq, directrice artistique de la plateforme Rond-Point Projects. Développés pour « trouver du temps pour rêver, pour réfléchir et pour être en prise avec le présent », les projets pourront le moment enfin venu s’intégrer à la programmation du CAC Chanot.Image : © Tony Regazzoni

S’aérer

Retour sur C’est du propre ! L’hygiène et la ville, l’exposition du Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes que nous vous avons présentée dans HDSmag. S’il y a bien un thème dans l’air du temps, c’est celui-là : l’apparition au XIXe siècle de la notion d’hygiène publique pour lutter contre les miasmes et ses conséquences sur nos vies urbaines. Hélas, l’air de notre temps était trop vicié pour accueillir les visiteurs. Mais il ne sera pas dit que ce passionnant panorama illustré de l’invention de la modernité sanitaire demeurerait confiné ! Le MUS a mis en ligne une série de sept visites commentées en vidéo de l’exposition qui échappe à la pesanteur ambiante. Formats courts de 4 à 7 mn environ, rythme du montage, qualité des illustrations : si cela ne suffisait pas au bonheur du visiteur virtuel, il y a la présence bien réelle des deux commissaires de l’exposition, Marie-Pierre Deguillaume et Noëmie Maurin-Gaisne, dont la vivacité des commentaires dépasse et de loin le morne ennui des audioguides à la mode.
Image : © DR

Déambulation

Marcel Bovis (1904-1997) est un classique de la photographie du milieu du XXe siècle – classique un peu méconnu si on le rapporte aux stars du genre : Robert Doisneau et Willy Ronis chez les humanistes, André Kertész ou Brassaï chez les expérimentateurs. Présentée jusqu’au 4 juillet à la Maison des arts d’Antony, l’exposition Marcel Bovis 6X6 est coproduite par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine et la Maison de la photographie Robert-Doisneau de Gentilly. Le 6X6 en question mesure le format carré de l’appareil Rolleiflex, « emblématique de la pratique déambulatoire des photographes humanistes ». À travers lui, le Niçois Antonien d’adoption attrapait une poésie en clair-obscur : les reflets et les lumières de la ville, les gens simples, les métiers, les fêtes foraines. Le meilleur – c’est-à-dire notre déambulation « pour de vrai » – n’étant jamais sûr, une visite virtuelle sous la forme, classique elle aussi, d’une vidéo d’un quart d’heure lui sert en quelque sorte de sauvegarde numérique.
Photo : © Marcel Bovis

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