La future gare du RER E de Nanterre-La Folie passe au ferroviaire avec la pose des premières voies dans le quartier des Groues. La fin de la première portion de travaux est toujours prévue pour 2022.
Le quartier des Groues, vaste friche de 76 hectares à la lisière de Paris-La Défense, poursuit son renouveau. D’ici deux ans, cette zone implantée sur une ancienne emprise ferroviaire laissera place à l’un des futurs « hub » de transports du RER E avec la gare de Nanterre-La Folie. En attendant 2022 et la mise en service de la branche Est de Saint-Lazare à Nanterre, un cap a été franchi en septembre avec le passage du génie civil au ferroviaire et la pose des premiers rails. « C’est une étape très symbolique, car le ferroviaire est le cœur de notre métier, souligne Armelle Lagrange, directrice des relations institutionnelles et de la communication du projet Eole. Cela montre que malgré la période de crise sanitaire, le projet s’est poursuivi avec la reprise de nos chantiers dès fin avril et le maintien de nos programmes d’été dans le respect des gestes barrières. »
Désormais, et d’ici la fin de l’année, les équipes vont poser 56 kilomètres de rails entre Nanterre et Saint-Lazare via le tunnel qui mène à Paris La Défense puis Porte Maillot, en cours de creusement. Ces voies, posées sur ballast ou sur béton, permettront notamment aux trains arrivant au terminus provisoire de la branche Est de se retourner ou d’accéder au centre de maintenance de la friche ferroviaire nanterrienne. Pour ces travaux, une centaine de personnes sont mobilisées et plus de deux cents le seront lors du pic d’activité.
Intermodale et accessible
Cette future gare à ciel ouvert de Nanterre-La Folie s’annonce comme un point de rendez-vous intermodal entre vélos, bus, métros et trains, 100 % accessible aux personnes à mobilité réduite. Les cheminements des voyageurs seront plus fluides et plus simples grâce notamment à une imposante entrée principale de huit mètres de haut sur seize de large. Quatre quais et six voies verront s’arrêter jusqu’à vingt-deux trains par heure en période de pointe. Une passerelle piétonne de 75 mètres de long permettra l’accès aux dix mille voyageurs journaliers prévus lorsque la mise en service sera complète, en 2024. La première portion sera reliée à la seconde – jusqu’à Mantes-la-Jolie – via un pont sur la Seine entre Nanterre d’un côté et Houilles et Bezons de l’autre. Une autre passerelle permettra de rejoindre en vélo depuis les Yvelines le quartier d’affaires ou l’université de Nanterre en une quinzaine de minutes. « Ce projet est structurant car il contribuera à une meilleure accessibilité du quartier d’affaires en reliant la région du Mantois à La Défense et facilitera l’accès à ce vaste bassin d’emploi à ses habitants. Il symbolise les intérêts partagés des Hauts-de-Seine et des Yvelines », explique Isabelle Debré, vice-présidente du conseil départemental chargée des transports.
Cette gare s’inscrit plus globalement dans une vaste opération urbaine qui va voir sortir de terre ces prochaines années 340 000 m² de logements et 200 000 m² de bureaux, d’activités tertiaires, de commerces, de services et d’équipements, soit de quoi accueillir 10 000 nouveaux habitants et autant de salariés. « C’est un signe fort de développement et d’ouverture de ce territoire. Les aménagements du projet Eole, et notamment la création de nouveaux ponts et l’élargissement d’ouvrages existants, rapprocheront ce quartier des Groues de celui de Nanterre-Préfecture », poursuit Isabelle Debré. L’aménagement global est complété par la transformation par le Département de la RD 914 en boulevard urbain avec une circulation à double sens, sa végétalisation et l’inclusion d’une piste cyclable bidirectionnelle.
Mélanie Le Beller
www.rer-eole.fr
