Le Département va présenter à la fin du mois une nouvelle stratégie pour la protection de l’enfance, une de ses compétences majeures. L’objectif est de développer les capacités d’accueil et d’améliorer la prise en charge au plus proche des besoins des enfants et des adolescents.
Accroître les capacités d’accueil et faire mieux correspondre les modalités d’accompagnement aux besoins : telles sont les grandes lignes de la stratégie que le Département va développer dans les années à venir pour construire la prise en charge la plus complète possible des enfants et des jeunes qui lui sont confiés. « Cet engagement n’est pas nouveau, rappelle le président du Département, Georges Siffredi. La protection de l’enfance est au cœur de nos missions de solidarité, et l’ampleur des moyens que nous y consacrons – plus de 200 millions d’euros cette année – témoigne de notre volontarisme dans ce domaine, qui exige de nous une mobilisation de chaque instant, pour améliorer en permanence nos dispositifs et être en mesure de toujours mieux protéger les enfants en danger ».
Faire plus et faire mieux
L’objectif est donc de faire plus mais surtout de « faire mieux ». Faire plus, car l’offre d’accueil et d’hébergement sur le territoire des Hauts-de-Seine est devenue, avec les années, insuffisante par rapport au nombre de jeunes concernés. Un constat qui s’explique par la hausse du nombre d’enfants confiés mais aussi par la baisse du nombre de placements auprès d’assistants familiaux, une profession qui connaît une crise des vocations et que le Département va revaloriser (lire ci-dessous). « Cette situation n’est pas sans conséquences, souligne Hector Raffaud, directeur de mission au Département. Aujourd’hui, seuls 43 % des placements ordonnés par le juge peuvent être exécutés dans les Hauts-de-Seine, les autres le sont en dehors du territoire départemental ; cela entraîne des ruptures dans le parcours du jeune – un changement d’établissement scolaire, par exemple – que nous voulons éviter ». Prendre en charge l’ensemble des enfants et des adolescents concernés sur le territoire est ainsi une des priorités du Département. Cela permettrait de mieux préserver le lien parent/enfant, préservation souvent requise par le juge car nécessaire au développement des enfants. « C’est parce que je suis pleinement conscient des responsabilités qui sont les nôtres que j’ai tenu à engager un travail de fond pour renforcer le suivi pluridisciplinaire des enfants et des jeunes, pour augmenter nos capacités d’accueil, explique Georges Siffredi, mais aussi pour adapter les solutions d’hébergement à la diversité des situations ».
L’objectif est de proposer une prise en charge adaptée aux besoins spécifiques de chaque jeune
Car l’objectif est bien de proposer une prise en charge adaptée aux besoins spécifiques de chaque jeune. Du plus jeune âge au jeune majeur, en passant par l’adolescence, l’aide sociale à l’enfance doit relever de nombreux défis et mobiliser des intervenants variés, qu’il s’agisse de l’action éducative, des soins médico-psychologiques, des parcours scolaires et de formation et de l’insertion socio-professionnelle comme de l’accès au logement…
Trois nouveaux établissements
Pour améliorer et diversifier son offre d’accueil, le Département va ouvrir une Maison d’enfants à caractère social à Rueil-Malmaison avec des places réservées pour les fratries et éviter ainsi des séparations douloureuses. Outre celle-ci, le Département va créer deux nouvelles structures : un Institut médico-éducatif dédié à l’accueil de jeunes souffrant de troubles du spectre autistique ou de retard du développement cognitif à Villeneuve-la-Garenne et un établissement innovant, la « Maison de l’Avenir » qui sera l’aboutissement du travail conduit sous l’autorité scientifique du professeur en pédopsychiatrie Marcel Rufo (lire-ci-dessous). À la fois accueil de jour et lieu d’hébergement, elle mettra en œuvre, à Nanterre, une approche inédite associant soin médico-psychologique et accompagnement renforcé en matière éducative et scolaire.
Enfin, une attention vigilante aux conditions d’accueil et de prise en charge des jeunes est au cœur de la transformation en cours des résidences hôtelières éducatives, qui accueillent des jeunes de 16 à 21 ans, en établissements médico-sociaux de l’enfance. « Cela impliquera un renforcement des équipes d’éducateurs qui mettent en œuvre un accompagnement personnalisé, pouvant aller, pour les situations requérant une vigilance particulière, jusqu’à une présence de professionnels 24h/24 et 7 jours sur 7… », précise Hector Raffaud. Pour les jeunes adultes les plus autonomes, les solutions d’hébergement en semi-autonomie dans des appartements du parc social ou privé seront privilégiées.
Rafael Mathieu