CD92/Olivier Ravoire
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Un musée pour le Grand Siècle

Consacré à l’histoire et aux artistes du XVIIe siècle, le musée du Grand Siècle ouvrira ses portes en 2025 à Saint-Cloud.

C’est la collection de Pierre Rosenberg, académicien et ancien président-directeur du Louvre, qui formera le socle du futur musée que le Département va créer au sein de la Caserne Sully, à Saint-Cloud. De par ses lignes pures et son dessin géométrique, ce long bâtiment blanc situé en bord de Seine –  construit en 1827 pour les troupes de Charles X – est en accord avec une certaine idée du XVIIe. « Le musée du Grand Siècle sera un pôle culturel de plus sur cette partie de la Vallée de la Culture, tout comme la Cité des Métiers d’art et du design qui va voir le jour à Sèvres, à l’autre bout du parc de Saint-Cloud », explique Patrick Devedjian.

©CD92/Willy Labre

La mission de préfiguration dirigée par l’historien Alexandre Gady a dévoilé fin 2019 les grandes lignes de ce nouveau musée, qui comprendra trois entités. Dans le bâtiment principal, le musée du Grand Siècle à proprement parler proposera une approche historique qui  ne se limitera pas aux Beaux-Arts. « Ce sera un musée de civilisation centré sur un large XVIIe siècle, d’Henri IV à la Régence, donnant à voir et à comprendre un moment majeur de notre Histoire, que Louis XIV n’épuise pas, explique Alexandre Gady. Il invitera aussi à réfléchir sur la société de cette époque ». Autre temps fort pour les futurs visiteurs, le cabinet des collectionneurs, où l’on trouvera les œuvres y compris modernes de la collection Rosenberg. L’idée est d’approcher non seulement « l’intimité du collectionneur mais aussi sa personnalité ». Comme le musée du Grand Siècle, il s’enrichira au fil du temps de nouvelles acquisitions, de donations et de prêts d’autres musées qui « pourront représenter à terme jusqu’à 50 % des collections ». « Ma collection ne sera qu’une petite partie d’un projet beaucoup plus ambitieux, souligne Pierre Rosenberg. J’espère qu’elle sera l’appeau qui attirera les dons d’autres collectionneurs. » Dernier espace muséal, le pavillon des Officiers, construit sous Napoléon III accueillera, en lien avec l’université de Paris Nanterre, un centre d’interprétation et de recherche baptisé Nicolas-Poussin, en hommage au grand peintre du XVIIe siècle. On y retrouvera notamment un cabinet de dessin (3 500 feuilles allant du XVIIe au XXe siècle) ainsi que la bibliothèque du donateur riche de 45 000 ouvrages. « Tout le challenge de la mission de préfiguration est maintenant de donner à ce musée sa “couleur” par rapport au Louvre ou à Versailles.  Il existe un musée du Moyen-Âge, un musée de la Renaissance, le musée d’Orsay pour le XIXe mais il n’existe pas de musée dédié au XVIIe » souligne Pierre Rosenberg.

Faciliter l’accès

Avant l’ouverture du site au public en 2025, il va falloir réhabiliter la Caserne Sully, rachetée par le Département à l’État en 2016 et vide depuis plus de dix ans. La restauration extérieure du bâtiment principal dit « Charles-X » et du pavillon des Officiers sera menée en lien avec les Monuments historiques. Les pièces ne contiennent pas, pour leur part, d’éléments classés. Plus récents, les autres bâtiments seront démolis pour laisser place à un jardin contemporain, ouvert sur le Domaine de Saint-Cloud et le fleuve. Le lancement des travaux en 2022 coïncidera avec la mise en place d’un « pavillon de préfiguration » dédié au projet architectural et muséal, et à la présentation « d’expositions-dossiers ». Il pourrait également accueillir un atelier de restauration visitable… 

Mais pour faire vivre le lieu il faudra aussi en faciliter l’accès. Bien desservi par les transports collectifs, le bâtiment est pour l’heure malaisé d’accès. L’aménagement de la place Clemenceau par le Département prévoit de rendre cet important nœud routier plus « lisible » pour le visiteur. Le projet prévoit une revalorisation de l’entrée de ville, la création d’un espace public sécurisé donnant accès au futur musée du Grand Siècle et à l’entrée Nord du Domaine national de Saint-Cloud ainsi que l’accès aux berges de Seine. 

Pauline Vinatier

 

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